Motos de légende : la Kawasaki Z1 (1972), la révolution japonaise des années 70

En 1972, Kawasaki frappe un grand coup en lançant la Z1 : un quatre-cylindres de 903 cm³ qui ambitionne de dépasser tout ce qui roule en termes de puissance et de vitesse. Avec sa sonorité rauque, son allure imposante et sa robustesse légendaire, la Z1 s’impose d’emblée comme une « superbike » avant l’heure. Retour sur l’une des motos les plus marquantes de l’histoire nipponne.
Des performances spectaculaires qui ont marqué les seventies
Lorsque la Kawasaki Z1 fait son apparition en 1972, le marché des grosses cylindrées est déjà en pleine mutation. Honda a frappé fort en lançant sa CB750 à la fin des années 1960, séduisant les motards par son quatre-cylindres fiable et accessible. Pendant ce temps, les marques britanniques comme Triumph ou Norton peinent à se réinventer, tandis que les autres firmes japonaises (Suzuki, Yamaha) développent leurs propres modèles pour répondre à l’appétit grandissant des amateurs de « gros cubes ». Dans ce contexte bouillonnant, Kawasaki décide de frapper plus fort encore : produire la moto de série la plus puissante et la plus rapide du moment, bousculant les références établies.
La recette qu’adopte Kawasaki repose sur une double ambition : d’une part, un moteur hors normes — un quatre-cylindres en ligne de 903 cm³, refroidi par air, avec double arbre à cames en tête (DOHC) et deux soupapes par cylindre — et d’autre part, une partie-cycle robuste pour encaisser ce surcroît de performances. Le cadre en double berceau tubulaire en acier rappelle l’héritage des sportives de la marque, tandis que la technologie « straight cut gears » (engrenages droits) sur la primaire de transmission témoigne de la volonté d’obtenir un bloc aussi résistant que réactif. Avec un taux de compression de 8,5:1, la Z1 revendique près de 82 ch à 8500 tr/min, un chiffre sensationnel pour l’époque, et un couple généreux de 73,5 Nm à 7000 tr/min.
Ce nouveau fleuron de Kawasaki n’en oublie pas pour autant les aspects pratiques : un démarreur électrique côtoie un kick starter pour les inconditionnels, et le réservoir de 18 litres offre une autonomie correcte, d’autant qu’une consommation de 4,9 L/100 km s’avère relativement maîtrisée pour une machine de plus de 900 cm³. Son design, marqué par un large réservoir, une selle confortable perchée à 812,8 mm et un guidon de 818 mm de large, ambitionne de séduire aussi bien les amateurs de longues balades que les passionnés de performance. Dès sa sortie, la Z1 se pose ainsi en véritable superbike avant l’heure, prête à détrôner la référence Honda et à écrire une nouvelle page de l’histoire des grosses cylindrées.

Pourquoi la Z1 est entrée dans la légende
La Kawasaki Z1 ne tarde pas à s’imposer comme une machine à sensations, adorée des pilotes en quête de performances brutes. Les chiffres ne mentent pas : un 0 à 96 km/h abattu en seulement 4,8 secondes, un 0 à 50 km/h en 2,7 secondes, et un 400 m en départ arrêté franchi en 12,61 s à environ 170 km/h. Grâce à ses 4 carburateurs Mikuni VM28SC, le moteur répond avec fougue à la moindre sollicitation de la poignée de gaz, et la sonorité rauque de l’échappement 4-en-4 (sur les premières séries) accentue l’impression de puissance irrépressible.
Comparée à la Honda CB750, déjà considérée comme la reine de la route, la Z1 dépasse nettement les 750 cm³ pour culminer à 903 cm³, affichant ainsi une puissance supérieure et une vitesse de pointe d’environ 217 km/h. Son cadre tubulaire double berceau, plus imposant, peut supporter le poids supplémentaire — 230 kg à sec, 247,6 kg tous pleins faits — et contribue à une stabilité correcte en ligne droite, condition essentielle pour exploiter son potentiel. Certes, le freinage n’est pas encore à la hauteur des performances ultimes : la roue avant reçoit seulement un disque unique de 296 mm, pincé par un étrier 2 pistons, tandis que l’arrière se contente d’un tambour de 200 mm. À l’époque, c’est cependant un équipement courant, et la concurrence n’est guère mieux dotée.
Au-delà de ses statistiques flatteuses, la Z1 séduit par sa polyvalence. Sa position de conduite reste relativement confortable : l’assise à plus de 80 cm du sol et le large guidon favorisent une posture détendue, tant pour la ville que pour la route. Le bloc moteur, qui accepte des régimes plus bas sans rechigner, sait se montrer docile en circulation urbaine, avant de se métamorphoser en rugissement dès qu’on lui demande d’accélérer franchement. Cette dualité, entre la fougue de la compétition et l’accessibilité du quotidien, forge l’image d’une moto qui sait tout faire, pour peu que l’on ose tourner la poignée à fond.
L’héritage intemporel d’une moto devenue icône
Pour Kawasaki, la Z1 représente un tournant stratégique majeur. Elle devient vite un symbole de la puissance japonaise dans le domaine des grosses cylindrées, au même titre que la CB750 pour Honda. Son succès commercial pousse la marque verte à développer toute une lignée de motos « Z » (Z900, Z1000, etc.), perpétuant cet esprit de gros bloc coupleux et de partie-cycle solide. Sur les marchés européens et nord-américains, la Z1 s’impose rapidement comme l’alternative la plus musclée aux machines concurrentes, démontrant qu’un constructeur pouvait marier fiabilité, accessibilité et performances record.
Au fil des décennies, la Z1 est devenue un objet de collection très recherché. Son esthétique typée « seventies » — réservoir effilé, lignes arrondies, cadrans analogiques — suscite une vraie nostalgie chez les motards qui ont grandi avec ce rêve de posséder un « 900 cm³ japonais ». Les préparations café-racers ou street bikes fondées sur la Z1 soulignent son potentiel de personnalisation, tandis que les puristes s’attachent à maintenir leur exemplaire dans un état aussi proche que possible de l’original. Qu’on la restaure fidèlement ou qu’on la sublime par des modifications, la Z1 conserve ce charme brut qui a fait vibrer toute une génération.
Aujourd’hui, à l’heure des motos bardées d’électronique et capables de performances démesurées, la Kawasaki Z1 de 1972 apparaît comme un doux rappel d’une époque plus simple mais non moins exaltante, où l’on cherchait avant tout la cylindrée et la sensation de puissance pure. En un sens, elle a ouvert la voie aux sportives modernes et posé les jalons d’une philosophie du « toujours plus », tant appréciée par les amateurs de grosses cylindrées. Plus de cinquante ans après sa sortie, la Z1 continue de fasciner : on ne peut qu’imaginer l’effet qu’elle produisait en 1972, lorsqu’elle éclipsait tout sur son passage grâce à son rugissement et son allure imposante. Véritable jalon de l’histoire motocycliste, la Z1 est et restera ce chef-d’œuvre qui a redéfini ce qu’était une « grosse » moto.
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